IMPRESSIONS

De Lalibela à Addis Abeba

7 heures. Tout le monde debout. Sacs fermés, visite de la chambre, rien ne traîne. On peut sortir petit déjeuner une dernière fois dans ce restau circulaire au plafond ouvragé. On récupère les sacs et les filles et on va voir notre bus réservé que pour nous a bien précisé Marie. Que pour nous ? Espoir, ici. Toute occasion est bonne pour faire des économies. Tout d'abord, le chauffeur n'est pas seul, il trimbale deux acolytes. Puis une dame se présente demandant à ce qu'on prenne sa fille qui retourne à la fac à Addis. Puis un mec qui dit qu'il est flic et demande à se faire déposer sur le chemin ... Comment dire non ?

On les emmène donc avec nous. Je me prends la banquette à l'arrière, pour essayer de me reposer, c'était prévu comme ça, les filles et Marie se prennent une banquette, la fille se loge sur le strapontin, se faisant toute petite sur son fauteuil et le flic se casant sur un siège restant. C'est parti ?

Non car le bus n'est pas prêt on s'arrête pour je ne sais quoi faire, gonfler une roue, mettre de l'eau, ... ?

Enfin, c'est vraiment parti !

Et on enchaîne les kilomètres, les paysages, les gens, les oh! les ah ! 

  

 

 

Alors ?

 

 

 

On dit quoi ?

 

 

 

Z'avez vu aussi le ciel ?

 

Comparé à Djibouti, dans cette région de l'Ethiopie, nous avons une impression de verdure, de fraîcheur, mais aussi d'immensité. Pas de villages comme en Europe, pas de villes, pour l'instant. Un habitat dispersé, au plus quelques cases plus ou moins regroupées avec leurs champs autour et quelques bêtes.

 

 

 

Un peu flou

 

 


 

Julie, au premier plan et Marie derrière

 

 


 

Une maison et des vaches

 

 

 

Des maisons, c'est à dire un village ?

 

 

 

Qu'il est beau mon pays qu'il est loin ....

 

 

 

Encore des vaches ! Maigres !


 

 

L'agriculture de subsistance éthiopienne. 
Un grand pays, de grandes possibilités, mais ...

Une foule de paysans liés à la météo pour leur survie. Et combien de migrants qui traversent Djibouti pour tenter de rejoindre le Yémen,

Au risque de leur vie ?

 

 

Belles images pour touristes... On se croit revenus au Moyen Age. C'est vrai qu'ils ont l'air heureux. Ils nous sourient, font des signes ... Mais quel espoir ont-ils ? Une agriculture attardée, des terrains qui n'appartiennent pas à ceux qui les cultivent, une économie incertaine, une liberté encore plus incertaine ...

Oui, on se régale de ces images, mais difficile de ne pas avoir la mauvaise conscience qui pointe ... On peut jouer au "Regarde comme ils ont l'air heureux, ils ne connaissent pas leur bonheur, vivre dans la nature du fruit de leur travail ..."

Chanson connue ... 

Passez vous de l'électricité, de l'eau courante, du chauffage au gaz, et du reste et imaginez vous deux jours à leur place ?

"Ils ne connaissent rien d'autre."

Pariez ?

Et les gamins dans leur île qui connaissaient Zidane et Henry, ils ne les ont pas vus en rêve, si ?

Bon, coup de gueule fini. Ca doit être la bronchite. Non, c'est vrai, ça fout mal à l'aise ...

 

 

Sympa, ça change des vaches au bord de la route, non ?

 

 


 


 Le chef, qui surveille si on n'agresse pas ses femelles et petits.
Agressif, le mec ! 

 

Les paysages se succèdent, merveilleux, changeants d'une vallée à l'autre, car, contrairement au voyage entre Addis et Bahar Dar, sur le plateau, à part la vallée du Nil, c'était juste vallonné. Là, c'est de la vraie montagne, on monte, on descend, on tourne ...

Des villages ... des villages-rue, souvent, et des femmes ... Je vois des femmes en robe verde, tissu façon venours, avec semble-t-il des broderies et des miroirs rons ou ovales cousus sur la poitrine. Superbes. Le village suivant, même robes, mais bordeaux. Des gens partout, désoeuvrés mais pas mélancoliques, résignés, plutôt souriants . Dans un village, il y en a un qui fait du vélo au milieu de la route. Entendant le bus il veut se détourner et évidemment se casse la figure juste devant le parre-choc, car le chauffeur ralentit à peine. Heureusement il anticipe et contourne le gisant ...

Une vallée, immense, jusqu'à l'horizon des montagnes, qui ressemble à un lac. A quelques endroits, l'herbe dépasse. De grands troupeaux de zébus paissent, de l'eau jusqu'au ventre, parfois.

 

 


Le temps de trouver l'appareil dans le sac, de le sortir ...
Je ne suis pas très rapide, faudra vous contenter de ça !

 

 

En descendant dans une vallée verdoyante qui évoque irrésistiblement des paysages européens,  des gens, au bord de la route, tendent des plantes coupées. Le bus s'arrête, le copilote ouvre la fenêtre, tend de l'argent et achète ... des morceaux de canne à sucre. Je regarde, intrigué, il m'en tend un et me montre comment manger. C'est ligneux, il faut arracher la "peau" avec les dents et les fibres autour aussi, et arriver à celles plus tendres du coeur. C'est sucré, douceâtre, pas mauvais. Les gars du bus mangent ça comme des friandises. 


Des images, d'Epinal, si j'osais : des photos connues dans le monde entier; des cavaliers, sur des chevaux principalement blancs ou gris, caparaçonnés en rouge et or comme pour une fête en Camargue, avancent le long de la route. Des pompons tressautent au rythme du trot du cheval. Les cavaliers portent-ils des fusils sur l'épaule ?
Images trop fugitives.
 

Une ville, étendue sur deux vallées, déroule ses maison au gré du relief.

Un plan de circulation anarchique, on dirait que chacun a construit où il voulait.

Jolie ville, très étendue, très verte.

De petites maisons et de petits bâtiments d'au plus deux étages, très aérée.



 

Photo de cette ville faite par Julie, au vol

 

Réflexions sur l'Ethiopie.
Pour devenir grand, ce pays va devoir moderniser tout ça :

les infrastructures routières, la construction anarchique ...

et avec la surface qu'il y a c'est pas demain que ça va se faire ! Y'a du taf!

Enfin, une route droite sur un plateau sans fin, de prairies à l'herbe rase et grise :

on va pouvoir avaler les kilomètres.
Ben non ! Des travaux tous les 500 mètres, un coup à droite, un coup à gauche.

Le bus accélère, ralentit, contourne, repart, accélère, ralentit ...
Peu de monde sur les chantiers tout au long d'une trentaine de kilomètres.

Des chinois surtout.

Que veulent ils donc sortir de cette contrée qu'ils construisent et entretiennent cette voie ?

Ce ne sont pas des altruistes.
Ce qui se passe en ce moment avec les meilleures terres arables, avec la complicité du gouvernement local, le prouve.

 

Une autre ville plus loin, au fond d'une vallée.
Des pics rocheux apparaissent entre deux maisons, sur la gauche. Un peu comme à Le Puy, mais sans les églises et sans les statues. Une ville rue, comme presque partout ici, mais pas du tout à Djibouti, où il n'y a pas de ville d'ailleurs à part la capitale. Des bâtiments anciens (enfin, pas trop, mais abîmés) des neufs, des en construction. Dessie.

Beaucoup de monde dans la rue. De tous les styles, de toutes les modes. Des broussards, des tites nana qu'on pourrait imaginer sur les champs, petite jupe- chemisier, des riches en costume cravate, des pauvres en lambeaux qui font la manche. Des en voiture, des à pied... Ca grouille ! 

 

Normal, c'est midi en nous aussi on a faim. Ca tombe bien, le bus s'arrête pour la pose repas, et juste en face de ce qui paraît être le restau de luxe du coin. On y entre : c'est plein. Une petite table pour les 4 blancs qui arrivent. On nous met sur la dernière table libre, on nous donne des chaises, la carte ... Intéressante. Petit regard autour de nous : ils mangent tous les plats locaux, l'injeera est de mise. Je crois que c'est ce que commandent les filles. Moi je demande un hamburger. Et un coca. Et on attend. On attend...

Je sors fumer une cigarette dans la rue. Histoire de fumer et d'observer les gens. Il y a un rasta pas très propre (pas de pléonasme) qui me regarde de travers. Je ne le regarde, moi,  que du coin de l'oeil, circonspect. Je ne sais pas ce qu'il me veut, mais bon, je suis le seul blanc dans la rue, alors je reste prudent. Mais je comprends ce qu'il attend : quand je fais mine de rentrer, il me tend la main. C'est à mon mégot qu'il en veut. Je le lui donne bien volontiers.

Lorsque je rentre, les filles sont servies, elles attaquent et même pas mon coca arrive. Enfin après trois quarts d'heure, malgré mes rappels, le hamburger arrive. Jaurais du le savoir, j'ai déjà fait le coup à Bahar Dar, ça ne ressemble pas à un hamburger. Oh, il y a du pain, de la viande hachée, de la salade, de la tomate, et tout ce qu'il faut même des pommes de terre, mais c'est rangé dans l'assiette, faut le construire soi même. Mais lorsque le hamburger est construit, il est trop haut pour être enfourné et lorsque j'ai réussi à mordre dedans ça n'a rien à voir au niveau du goût. C'est sec en plus. Et mon coca qui n'arrive pas. Et c'est l'heure de partir ! Je demande l'addition, je paie (le coca aussi sans l'avoir, mais c'est tellement peu cher ...) et j'ai tellement soif que je fais l'erreur du débutant : je bois deux verres d'eau de la carafe qui est sur la table.

Je le regretterai dans quelques heures ... 

Nous sortons et nous montons dans le bus. Le chauffeur n'a pas l'air très content, les autres passagers qui ont mangé sur le trottoir des trucs d'éthiopiens ont l'air rassasiés et contents de la pause. Moi, mon hamburger à demi mangé ne m'a rempli l'estomac. C'est d'ailleurs peut-être mieux.

 

Les kilomètres succèdent aux kilomètres. On regarde toujours de tous les côtés. 

Des détails retiennent l'attention, surprennent. Par exemple : depuis le haut d'une côte, la route droite pousse jusqu'à l'horizon, franchissant au fond de la vallée le lit d'un torrent très large, très caillouteux, où coulent quelques filets d'eau claire. Le bus dévalle vers le pont puis au dernier moment, tourne sur la gauche et ralentit. On a raté le pont ? On regarde : non, tout simplement le pont est barré, sûrement en réparation et on passe sur un petit ouvrage juste à côté. Faut le savoir avant : pas un panneau, au sens où on l'entend, chez nous, annonçant cinq cents mètres avant, qu'il va y avoir un blème. Sûrement qu'il y avait des indications annonciatrices, style tas de pierres, mais j'aurais été à la place du chauffeur, avec la descente, je profitais de la vitesse pour remonter plus rapidement de l'autre côté et je m'envolais sur le pont en travaux. 

 


Dans une bourgade, Dessie, arrêt ravitaillement. Le chauffeur fait le plein. Un panneau indique Djibouti et un certain nombre de kilomètres. On est si près que ça ? Combien encore pour
Addis ? Le double ? Vous voulez pas y aller directement plus tôt que faire le détour ? 

 

Le chauffeur se marre. 

 

Et on repart, de nouveau des paysages fabuleux, des reliefs impressionnants, des villages charmants, et les kilomètres se suivent interminablement.

 

 

 

Photo de Julie

 

Tout le monde somnole plus ou moins dans le bus. la route suit des fonds de vallée, puis s'accroche à des flancs de montagne qu'il faut franchir, il fait beau, le soleil chauffe à travers les vitres, le bruit fatigue puis endort.
La route monte de plus en plus. 

Soudain le chauffeur sans presque ralentir double une file de véhicules arrêtés : il y a juste la place pour deux voitures de front, pas de rail de sécurité, et si quelqu'un arrive en face ? 

 

Peu importe, on double tout le monde, on arrive en face d'un tunnel barré d'une chaîne. Sans ralentir, le bus tourne à 180° devant le premier véhicule de la file et continue pratiquement dans l'autres sens sur un chemin caillouteux qui grimpe ... Le chauffeur connaît les raccourcis, il semble. Et le chemin grimpe, avec des lacets, dans les bois. D'un coup, une éclaircie dans la végétation : on fait une pause obligatoire imposée par la nature. Une vue de la vallée de laquelle nous arrivons s'offre à nous.

 

 

 

 

  

 

 

Impressionnant. Pause pipi au bord de la route.
Les plateaux ensoleillés, au fond, et l'ombre de la montagne sur laquelle nous montons, projetée par le soleil couchant.
La différence de température est presque aussi importante entre l'ombre et  la lumière que la différence de luminosité.

 

 

 

 

 Des fleurs superbes, à flanc de montagne

 

 

 

Un panorama majestueux signé Julie, encore.

 

Elle est douée 


On repart. Le chemin continue à escalader la montagne au milieu des arbres et des rochers
. Puis au milieu de champs de cailloux qui semblent cultivés (je vous en ai déjà parlé je crois) et de buttes d'herbe rase, on arrive à un croisement de chemins qui semble être un col. On retrouve la lumière, le soleil réapparaît. Le bus tourne à gauche, redescend et oups, c'était bien un col, mais nous on ne redescent pas, la route remonte vers une autre montagne. Des kilomètres interminables de paysages infiniment tristes sous la lumière du couchant. Peu d'habitations, des prairies et des champs remplis de cailloux, quelques habitants, rares, emmitouflés, le vent souffle. Impression de pauvreté, d'abandon.

Une image me reste en mémoire  peut-être parce qu'elle rejoint les histoires que me racontait ma grand-mère sur son enfance. Le bus escalade une côte interminable. Nous n'avons pas vu d'habitation depuis des kilomètres. La nuit s'approche. La température baisse, il fait froid dans le bus. Une silhouette au bord du chemin avance lentement penchée en avant pour lutter contre le vent et la pente. Une jeune fille, 14, 15 ans. Elle semble serrer contre elle des livres de classe. D'où vient-elle ? Où est l'école ? Rentre-t-elle chez elle ? Dans combien de temps sera-t-elle arrivée ?

Vous imaginez des adolescents de chez nous aller à l'école à pieds et en revenir si tard en habitant si loin ? Lorsqu'on voit le nombre de véhicules devant les écoles le matin ou le soir, sûr que ce ne serait pas possible. Sûr que si ça existait, il y aurait des plaintes pour maltraitance. Pourtant, ma grand-mère, parcourait plus de dix kilomètres le matin pour rejoindre l'école du village, dans la vallée depuis la ferme de ses parents dans la forêt, et autant le soir pour rentrer. Elle aurait même été suivie par des loups !

Bon, autre lieu, autre civilisation. N'empêche, il vaut vouloir apprendre pour faire tous ces efforts. Et supporter tous ces trajets et cette solitude.

On continue et après de nombreux kilomètres encore en montée sévères et légères descentes, dans la nuit grise, des maisons apparaissent. Un croisement de routes goudronnées. Enfin ! Nous commencions à douter, enfin moi, je commençais, mais en silence pour pas inquiéter les autres ou pour ne pas passer pour un anxieux, de l'issue de ce raccourci. Parce que de panneaux, aucun ! Obligés de faire confiance à des gens qu'on n'a jamais vus avant. Dans un pays inconnu, avec une langue que nous ne parlons ni ne comprenons. Avec tout ce qui se passe dans le monde, madame, on peut pas savoir. Faut pas prendre de risques. 

 

Bon on tourne de nouveau à gauche on emprunte une des routes goudronnées et c'est reparti pour une folle descente. Ben oui, on est montés presque tout le temps, y a un moment où il faut s'arrêter et penser à redescendre, non ? J'ai regardé sur Gooogle Earth, on devait pas être lon des 3 000. La nuit s'installe de plus en plus, adieu les paysages. Pas de lumière dans le bus, pas de lumières dehors ou rares. De loin en loin on croit deviner une lueur. Fenêtre de maison, feu sous une tente ou un abri de pierres ?

Nous devons être arrivés sur un plateau. Le bus continue de rouler en aveugle, semble-t-il. Pas d'éclairage urbain, pas de marquage au sol, comment fait-il, le chauffeur, pour rouler si vite sans hésitation, et sans accident, du moins jusqu'à maintenant. Certes, il a brouté sa botte de khat, mais est-ce que ça aiguise aussi la vue, en plus de retarder le sommmeil ? La nuit est tombée, il est donc environ 18H30. On arrive quand ? Encore quelques heures ...

Je somnole, ce trajet semble sans fin.
Soudain, des lumières au moin ! Les faubourgs d'Addis Abeba ? On approche. De plus en plus de constructions, des rues tracées, des trottoirs ébauchés, des barraques de chantier,  nous sommes, j'en suis convaincu, dans la banlieue d'Addis. 
Des gens partout, comme d'habitude de toutes les couleurs, du noir le plus foncé au clair presque blanc, dans des vêtements de toutes origines, du broussard à l'Indou en passant par l'européen, par l'européenne pour les femmes, faut voir ! On se croirait dans une banlieue parisienne ! Des pantalons moulants, des blousons, ...
On est loin de Djibouti où ce style de vêtements est stigmatisé dans les médias et le boubou et le voile considérés comme les seuls vêtements possibles pour une femme dans la rue !  Il est vrai que l'islam ici est minoritaire. Si une femme en porte dans la rue, c'est souvent avec un long manteau noir par dessus, sinon, c'est une femme de mauvaise vie (je le dis élégamment ...).
Et nous traversons donc des quartiers différents, nous prenons des bretelles,  nous regardons en passant les boutiques illuminées où l'on voit les gens faire leurs courses, se faire couper les cheveux, discuter comme s'il n'y avait pas de murs, impression de voyeurisme et de vie exposée au public. Puis les habitations se font de plus en plus rares, puis plus rien, de nouveau le noir. Ce n'était donc pas Addis ?
Je me rendors.  

 

 

Et puis enfin des faubourgs, des rues, des éclairages publics, des immeubles, des bidonvilles, c'est Addis Abeba. Le bus dépose je ne sais plus qui, car la fièvre m'a repris et je ne'ai plus de contact avec la réalité. On arrive au Hilton où Marie a retenu une chambre depuis Lalibella. On entre dans ce palace dans des tenues peu présentables, même en Ethiopie. Les filles continuent avec le bus vers leur hôtel, elles restent encore deux jours ici et on se retrouvera à Djibouti. 

 

 

 

 

 

 




Photo de Julie, ainsi que les suivantes, lors de leurs derniers jours à Addis. Ici dans le musée où se trouve notre ancêtre Lucy.


Que voici



Une vue d'Addis



Un endroit où on peut boire un véritable café éthiopien



Je m'affale avec mon sac à dos dans un fauteuil du hall pendant que Marie fait la queue. Pas croyable, das un hôtel de cette catégorie, il faut attendre ! C'est hyper administratif. On a l'impression d'être repassé de l'un à l'autre, de ne plus exister en temps que clients mais en tant que numéros de chambre. Affalé, comme je l'ai écrit plus haut, je regarde vers le plafond. Incroyable ! C'est comme chez nous : du contreplaqué mal joint, peint en blanc qui donne l'illusion du luxe mais qui fait cache misère... C'est vraiment cheap !

Enfin Marie a la clé. Un porteur nous guide jusqu'à notre chambre. Enfin, je vais pouvoir prendre un bain chaud, des médicaments, manger décemment et dormir dans un vrai lit !

On s'installe, Marie passe à la salle de bain, un cri : un cafard ! Je la rejoins aussitôt. Evidemment la bête s'est enfuie. Mais la salle de bains c'est pas le luxe. La céramique est rapiécée, les lavabos et la robinetterie sont usés, et plus tard on trouvera des draps usés, de la vaisselle ébrêchée ...

Marie est très déçue car elle a consacré l'argent que nous aurions dépensé en visites et hôtels pour louer la meilleure chambre possible pour que je me repose et elle espérait un confort à l'européenne. Enfin, c'est quand même ce que nous avons essayé qui s'en rapproche le plus, mais à quel prix !

Enfin, la nourriture est bonne et bien cuisinée, le room service très correct, le mini-bar bien achalandé et après tout ça, je dors comme un bien heureux.

 

Lever tôt le lendemain matin : Marie est déjà debout quand j'émerge. Elle part payer les chambres, les consommations pendant que je petit déjeune, quad elle revient, je suis prêt/ L'hôtel nous commande un taxi, conduit par un ...indien qui nous fait passer par les raccourcis car nous sommes un peu stressés et nous empruntons des rues non goudronnées au milieu des bidonvilles. Mais nous arrivons à temps à l'aéroport. Ensuite, tout s'enchaîne évidemment très vite, on monte dans un Bombardier, on décolle, adieu l'Ethiopie! On regarde autant qu'on peut par les hublots pour profiter encore ... Quand pourra-t-on revenir ? Ce pays est tellement fascinant, les gens tellement attachants, et nous en avons vu si peu et si vite ...

 

Comme promis, je vais enrichir, dès que j'aurai une connexion, c'est à dire quand Orange voudra bien daigner faire le branchement de la ligne qui est dans la rue jusqu'à notre appartement, ce qui peut prendre trois mois ... ce blog de photos supplémentaires. En attendant, je commence par le début, j'attaque Djibouti.



 

 



01/05/2011
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