IMPRESSIONS

Installations : le bureau

Il ne faut pas oublier l'aspect professionnel du voyage. Je m'installe doucettement dans mon nouvel emploi. Doucettement car après une semaine, je n'ai toujours pas rencontré mon patron officiellement pour qu'il me définisse mon périmètre de travail et les responsabilités que je suis sensé assumer, et que j'espère avoir à assumer, après l'emploi que je viens de quitter et dans lequel je n'en manquais pas.
Je ne le rencontrerai jamais officiellement, et ne saurai donc pas ce qu'il attend de moi. C'est vrai que je ne suis que professeur des écoles et traité comme tel. Pourtant les deux autres collègues ne sont que professeurs certifiés mais bon ...
Je ne rencontrerai le grand patron qu'un mois plus tard, et ce sera décevant : j'aurai l'impression qu'il profite de cette rencontre
-   pour faire sa sieste
- pour se défaire d'un problème qui le dérange en me confiant la responsabilité du chiffre (pour les initiés) mais rien, pas un mot, sur ma mission.
Pas une interrogation sur mon installation (je pourrais poser de mauvaises questions, voir l'épisode précédent) ni sur mon arrivée.
C’est pourtant un petit poste et je serai appelé à le représenter plusieurs fois, lorsque mon patron ne pourra ou ne voudra pas le faire. Mais faut pas tout mélanger.
Comme mon adjoint, auquel on avait confié la responsabilité du bureau n’est pas des plus coopérants car il croit que je suis nommé pour qu’il puisse être licencié, ça donne envie de se défoncer…
Je vais me poser la question quelques mois : rester à ne rien faire ou rentrer ?
D’autant que mon petit chef (eh oui, la hiérarchie de l’administration) s’amuse à me faire refaire jusqu’à dix fois un simple bordereau d’envoi alors qu’il y a deux mois j’en signais parfois une vingtaine par jour. Je sais ce que je fais, bordel, c’est du bizutage ou du harcèlement ? Finalement, je me créerai du travail en réactivant ce qui avait été arrêté par mon prédécesseur avec raison, mais lui était du MAEE, alors …on lui foutait la paix, en ouvrant un centre d’examens pour les étudiants djiboutiens qui étudient par correspondance et n’ont pas les moyens de passer les épreuves en France.
Comme ça ne coûte rien au service mais que ça rapporte au niveau considération des partenaires locaux, on ma laissera faire. Mais malgré le nombre de week-end sacrifiés et les heures supplémentaires gratuites effectuées, je ne regretterai jamais cette initiative : les remerciements des étudiants et leur gratitude suffiront largement. Quelques réussites aussi, la première inspectrice générale du pays a passé ses épreuves avec moi, une enseignante de français a pu finaliser ses études et obtenir les diplômes nécessaires sans quitter son pays …
Je ne parlerai donc plus, sauf raison particulière du travail, sauf peut-être pour les deux dernières années avec de nouveaux chefs et sauf anecdote. Juste une comme ça, en passant : un jeudi, je représente le patron pour une manifestation quelconque. Le chef d’équipe télé est, par hasard, un djiboutien que je connais pour l’avoir aidé à partir en sage en France alors qu’il ne correspondait pas exactement au profil exigé. Il m’aperçoit dans l’assemblée et donne quelques consignes à son caméraman. Le soir, nous sommes au bowling-restaurant avec des potes. La télé est allumée alors que nous buvons un pot avant d’aller jouer. Je suis en gros plan, et j’apparais comme si j’étais un personnage important. Et trois fois de suite, puisque les infos passent en trois langues avec les mêmes images. Avec les exclamations des copains, les gens du bowling tournent la tête et comprennent. La gloire immédiate …
Raison particulière de parler du travail : une semaine exactement après notre arrivée, je dois représenter le grand patron à l'inauguration d'une exposition d'artisanat. Je l’ai appris le matin en arrivant au bureau. J’appelle Marie à l’hôtel parce que la manifestation est organisée dans un enclos sur la place Ménélik, à deux pas. Elle me retrouvera donc à l’entrée. Cravate, chauffeur (Saïd) et c’est parti pour une représentation officielle de la France. Je suis accueilli par le directeur de l’office du tourisme qui me prie de bien vouloir attendre avec lui l’arrivée des ministres. Bigre, ça devient sérieux. C’aurait été bien que je sois prévenu un peu avant et que j’aie le temps de consulter quelques dossiers afin de ne pas avoir l’air complètement idiot. Je ne connais rien à rien, ici, pour l’instant, à part le chemin de l’hôtel au boulot et quelques restaus … Aucune idée de l’art djiboutien. Bon, va falloir improviser et faire comme si … Après une demi-heure d’attente, ce qui est rapide, je le saurai plus tard, enfin, le ministre arrive, les autres ne viendront et ça aussi, c’est normal. Mais ça m’arrange, un seul pour la première fois, ça suffit.

Le directeur du tourisme me présente, présente les autres »personnalités » étrangères, et nous commençons le tour de l’exposition. Déçu, je suis déçu, car j’ai l’impression de voir une fête de fin d’année dans une école ou les expositions que font les maisons de retraite en fin d’année. Des tissages de perles en plastique, des tissus teints, des poignards « yéménites qui ne semblent pas très vrais, des objets en bois, de la vannerie, même une antilope qui semble plus moulée que sculptée et qui sent son « Made in China » …
Je vous joins des photos, pour que vous voyiez.J’essaie de faire des commentaires élogieux, mais je vois que la ministre n’est pas dupe. Je m’enquiers de l’absence de travail à partir de bois flotté, de coquillages, enfin de produits de la mer, quoi. La ministre me répond que les djiboutiens sont des nomades, à l’origine. Aussi quand ils arrivaient à la mer avec leurs caravanes de chameaux (des dromadaires), ils faisaient leur commerce et repartaient dans les sens contraire. La mer n’avait aucun intérêt pour eux, elle ne pouvait même pas servir à abreuver les chameaux. Aussi, la culture de la mer n’est pas dans leur patrimoine.

 

Les discours

 


 

Les danses traditonnelles





Un stand,





Celui de l'association des femmes de Balbala,
très utile pour la lutte contre le viol et l'insertion ou la réinsertion des femmes 




La gazelle "en bois"




Un autre stand





Un dernier 

 

 

 

 



05/04/2012
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