IMPRESSIONS

Premier jour de Marie

Pendant que je découvre le SCAC, Marie découvre Djibouti. Avec l'aide du personnel de l'hôtel Europe (qui y trouve sûrement son compte financièrement), Marie a trouvé un taxi (pas difficile il y en a toujours beaucoup devant l'hôtel, le plus difficile étant de choisir le moins défectueux et le moins cher tout en ne squeezant pas l'ordre préétabli par ces messieurs chauffeurs. Elle part donc avec un taxi appelé Air France (tous les taxis ont un nom, en 2007, celui de leur chauffeur, celui de l’endroit où ils s’arrêtent, comme Pizzaiolo devant le restaurant éponyme, …).

 

 



Ces deux là s'appellent Maskali (une île au large de Djib), et l'autre FIFA, ça c'est pour les footeux. Il y a aussi un Zidane, bien sûr et comme vous le constatez, ils sont tous vert et blanc.



En repensant aux taxis, une parenthèse, si vous voulez bien, qui illustre bien je crois, ce que représente pour les autorités du pays ce que peut être un français qui travaille pour un service de l’Ambassade. Le deuxième jour, pas de Saïd pour m’emmener au travail, il faut que je me déplace par mes propres moyens. Je prends donc un taxi et comme Marie n’est pas mécontente de Air France, c’est lui que je choisis. Cela va durer quelques temps, pas très longtemps, en fait, environ une semaine, le temps que je représente pour la première fois officiellement la France. Ca claque hein ? Vous lirez en son temps ce que ça recouvre et ce n’est pas obligatoirement aussi … aussi quoi ???? enfin, ça ne l’est pas.

Or donc (j’aime bien cette introduction, ça fait chevaliers, Moyen Age), or donc, dis-je, Air France, qui ne parle pas français, va m’attendre environ une semaine tous les matins devant l’hôtel.

Un jour, il n’est pas là lorsque je sors, alors qu’il dort souvent dans sa voiture (vous remarquerez que dans ce cas c’est le chauffeur qui a pris le nom du véhicule) et à sa place un autre, Charko (du nom du … oui, d’accord vous avez compris, c’est le prénom Aie ! Ne frappez pas l’auteur !)

Charko, donc, auquel je demande, contrarié parce que j’aime bien mes petites habitudes, où est Air France, me dit je sais, c’est moi qui te conduis. Pourquoi pas, finalement, je m’en fous en fait. Tiens, Charko parle français ! On papote gentiment, de la pluie et du beau temps, surtout du beau temps en l’occurrence, parce qu’à Djibouti, le pluie, même pas en rêve !

Arrivé au bureau, il me demande : je viens te chercher quand tu as fini (tout le monde se tutoie, ici ou presque, même les gens qui ont fait des études, les écrivains connus du pays, les gens importants ont du mal à adopter le vouvoiement ; ce n’est pas culturel et rares sont les djiboutiens érudits à l’aise avec le tutoiement. J’en connais quand même quelques uns, mais ils tenaient à me faire comprendre par là qu’ils ne m’aimaient pas, et ça tombait bien, moi non plus) ?

OK, tu es devant le bureau à 14 heures. Sinon, j’en prends un autre (faut toujours menacer, sinon, l’exactitude n’étant pas une habitude locale on y reviendra aussi on peut attendre une heure tranquille).

Et puis Charko et moi passerons un contrat tacite, pendant deux ans il viendra me chercher à l’hôtel puis à la maison et me ramènera, lui ou son associé (ou son collègue ?) à 14 heures.

Et puis nous achèterons une voiture. Et, comme en deux ans, on finit pas s’attacher, je chercherai, en ville à revoir Charko pour le saluer, discuter un peu, savoir comment il va, où en sont ses projets… Eh bien, croyez le ou pas, Djibouti n’est pas grand, mais je ne le reverrai plus jamais, ni sa voiture ! J’ai pourtant demandé à d’autres chauffeurs, ils se connaissent tous, j’ai regardé devant chez lui (il m’avait montré où il habite), disparu.

Comme je suis parano j’en ai conclu qu’il n’était pas, ou pas seulement, chauffeur de taxi, mais était plutôt fonctionnaire d’une officine gouvernementale. Air France, lui est revenu deux ou trois jours plus tard, mais comme il cause pas la France, je n’ai pas pu savoir si on lui avait demandé de laisser la place. Il n’est pas certain qu’il m’aurait dit la vérité …


 Je vous invite à visiter l'album de photos Marie premier jour, vous vous ferez une idée de ce qu'à pu ressentir Marie, arrivant de Nantes, découvrant la ville dans laquelle elle va devoir trouver une habitation et subvenir aux besoins de la petite famille.
Elle a passé toute sa matinée dans le taxi, prenant des photos lorsque le chauffeur lui faisait comprendre que c'était possible, essayant parfois d'en prendre à la sauvette lorsqu'il lui signifait qu'il valait mieux éviter mais qu'elle trouvait la scène intéressante. Nous serons souvent confrontés à cette situation : voler les photos ou les prendre ouvertement en payant. Nous ne nous sommes résolus à aucune de ces possibilités. J'espérais réaliser une longue série de portraits, je m'en suis passé.

Quoi dire d'autre de sa première matinée ?

Je ne sais pas trop. Qu'elle acommencé plus rapidement que moi sa rencontre avec le monde djiboutien ? Qu'elle a compris les difficultés auxquelles elle allait se confronter ? En tout cas elle a aussi débuté des relations qui allaient durer pendant 4 ans avec le réceptionniste de l'hôtel, Moustapha, homme jovial, accueillant, toujours prêt à aider et, c'est une qualité dans son métier, discret.

 


Bien le premier jour est passé. Comment continuer ? Je ne vais pas vous décrire les 3 fois 365 et une fois 366 jours passés à Djib. Vous n'y survivriez pas et ma mémoire n'est pas assez fidèle pour ça.

Alors, un article sur la recherche d'un logis et mes premières armes au boulot et ensuite on passe à des articles thématiques ?

Si ça vous dit, dîtes-le sinon, faites des suggestions, les commentaires sont là pour ça ...



17/03/2012
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