IMPRESSIONS

Aller manger, mais où ?

Quand on prend les guides de Djibouti, il y en a beaucoup. Place Ménélik, et dans le quartier central, le Planet, le Beverly (à part la vue dominant la ville, j'ai toujours éé déçu), l'Historil, le Kintz, le Pizzaiolo, le Maharadja, devenu???, celui de l'hôtel Europe, la Chaumière, les Petits amis, chez Ogul (malheureusement détruit), le Figaro, et plus lointains, mais à Djib en voiture, rien n'est jamais à plus de 15 mn, la Terrasse, la Pergola et sa piscine et ses serveurs et serveuses qui adorent Marie et la servent comme une reine, son propiétaire Charly et sa coiffeuse d'épouse Murielle, très sympathiques, le Bel Air, le Virage, le Jules Verne, le Longchamp, la Siesta, le Melting Pot, la Mer Rouge, le Francolin, le Vietnam, le café de la Gare et je dois en oublier.

Et je ne cite que les plus fréquentés par les étrangers. Il y a aussi une foultitude de petits restaurants djiboutiens, le Saba vers le plateau du Serpent (parfait!), le Sanaa rue d'Ethiopie (son shawarima mixte!), les Terrasses, rue d'Ethiopie aussi, les Sables blancs vers l'Institut français, les restaurants yéménites, et toutes les gargottes de quartier qu'il vaut mieux éviter, car l'hygiène est approximatif, les frigos pas toujours étanches au froid et pas souvent protégés des coupures de courant par des générateurs. Aussi, vous imaginez, lorsqu'il fait 36° à 6 heures du matin, l'état des denrées fragiles ... Turista minimum garanties, mais aussi intoxications alimentaires sérieuses, si vous n'avez pas de chance. Paradoxalement, nous ne serons jamais malades lorsque nous achèterons de la nourriture aux femmes assises sur les trottoirs  ou devant les administrations, alors qu'elles sont dans la poussière et le sable.
Il faut que je cite aussi l'étoile Kokeb, restaurant éthiopien de standing par rapport aux autres de même style. Cuisine éthiopienne ou fondue bourguignonne. Et spectacle d'initiation à la musique et aux danses traditionnels.
Autre restaurant éthiopien : celui du club éthiopien près de l'église orthodoxe. Brochettes, poulet, ou injeera. Bière éthiopienne ou autre au meilleur tarif je crois de toute la ville. 

Les prestations de tous ces restaus dépendent des arrivages.

Mais aussi de la présence du patron (certains sont très voyageurs), des changements de propiétaires, ... Le Pergolin par exemple, qu'on nous avait signalé n'aura été ouvert qu'environ un an et demi sur les 4 années que nous avons passé à Djibouti.

Tous les restaurants que je vous ai cités je les ai bien sûr essayés. Personnellement, j'ai deux préférés, par la qualité et la régularité de la cuisine, l'accueil, la gentillesse des patrons et la qualité du service.

- L'Historil avec le magnifique Sergio. Ses pièces de boeuf d'Ethiopie, sa soupe de poisson, ses filets de dorade à la coriandre, mmmmmm, j'en salive.

L'Historil, sur la place Ménélik
Bar en terrasse et au rez de chaussée, restaurant à l'étage 
 

- La Mer rouge, son propriétaire Georges, sympathique mais réservé, une carte nouvelle pour la ville avec des huitres chaudes, des bouchées japonaises, des ballotines de crevettes, parfait. Vraiment, devant les autres. Côté cuisine plus traditionnelle, j'ai un faible pour le Jules Verne, mais je ne suis peut-être pas impartial : je connais et apprécie énormément le patron, Toni. Chercheur et restaurateur. Il nous a servi de guide aussi lors d'une sortie géologique, un puits de science et un homme excessivement modeste.

Celui  où nous aurons le plus souvent mangé est sans contexte le Planet Hollywood, proche de l'hôtel, parce qu'on peut y manger à toute heure, même pendant le Ramadan. Et je peux vous dire que c'est très pratique, lorsqu'on vit à l'hôtel et qu'on sort du bureau à 14 heures, heure où tous les autres restaus ferment.

Le Planet Hollywood où Marie prend ses habitudes très rapidement. Elle y va entre deux visites d'appartement ou de maison pour boire un café. Quand on arrive, on fait la bise aux serveuses, on est chez nous.

Deux des serveuses du Planet


 

 
Votre serviteur, bien installé 
L'eau, c'est un pur hasard.
De l'eau de mer désalinisée et mise en bouteille



Le bar et deux autres serveuses un peu floues.

Qu'est ce qu'on y mange ? 
Hamburgers, cheeseburgers, petites viandes éthiopiennes (viande coupée menu menu avec une sauce relevée, préciser sans piment, ce sera encore assez fort ! des pâtes, du poulet ... le tout avec des frites, comme chez nous !). De plus, le matin c'est un des rendez-vous de vieux politiciens, étudiants, hommes d'affaires, une ambiance très particulière et des tenues des plus diverses. Des hommes en costume foncé avec chemise blanche et cravatte, aux étudiants en jean et T.Shirt, aux vieux en boubous traditionnels et bâton de commandement à la main ou en futa ( la jupe des hommes) avec chemise, c'est bigarré. A cette heure là, très peu de femmes... on les retrouve un peu plus tard, vers 12H30 et toutes en boubou. Symphonie de couleurs. Un des écrivains djiboutiens contemporains, Chehem Watta, poête et client du Planet a écrit de très belles descriptions de la femme djiboutienne.

 Y'a aussi les restaus spécialisés dans le poisson yéménite : c'est bien quand on arrive, c'est bien quand on a de la visite, c'est bien pour les touristes. Certains servent avec le poisson 

Bon, où je vais là ... je n'ai pas encore terminé ma première journée et déjà je cite Chehem que je ne rencontrerai que dans quelques mois ... Oui, c'est vrai c'est le chapitre restaurants, j'aurais pu l'écrire plus tard !

Je vais donc écrire un article Djibouti premier jour qui sera consacré à Marie et à ses photos.

Avant de clore pour l'instant ce chapitre restaurants, attention : 

Il y a beaucoup d'établissements fermés jusqu'à environ 19 heures, d'où sort lorsqu'ils sont enfin en activité une musique tonitruante, qui portent le nom de restaurant. C'est parce qu'il y a quelques années toutes les boîtes de nuit ont été fermées pour des raisons, je crois de vente d'alcool. N'étaient plus autorisés que les établissements dans lesquels on pouvait manger, c'est à dire avec des tables et des chaises. Toutes les boîtes ont acheté ces accessoires, des tables basses et des fauteuils, pour obéir à la loi. Mais essayez d'y demander à manger ...

Allez, comme pour les restaus, une liste :

le Safari, la boîte de luxe, de l'hôtel de luxe le Kempinski. Je n'aime pas. Trop de monde, beaucoup de djiboutiens riches, souvent odieux, une hypocrisie vis à vis de l'alcool due à la religion du pays, et une ambiance bof. Des prix aussi, plus élevés que toutes les autres boîtes, même qu'il faut payer une entrée ! Faut pas déconner, non plus. Juste les hommes, bien sûr ! Pas les femmes. Non, décidément, non !

- le Scotch, le plus animé, là où le jeudi soir il y a foule. Un de mes préférés. Mais essentiellement des clients français et étrangers.

- le Blue Moon, trop grand, trop peu chaleureux, pas adapté.

- le Mickey club, toujours désert. Je n'y suis allé qu'une fois avec les copains, on s'était promis de voir : on a vu et voulu ressortir immédiatement, mais une des serveuses était devant la porte et voulait que nous buvions au moins une bière avant de repartir. Nous sommes repartis, sans la bière. 

- la Galette bretonne : en sous-sol, sans issue de secours. Je n'ai jamais aimé, trop sombre, peut-être un peu de claustrophobie ?  

- le Ménélik, en dessous de l'hôtel du même nom, sur la place éponyme. Très animé aussi, des clients variés, parfois des djiboutiens connus. Mais bon, allez savoir pourquoi, je ne m'y suis jamais senti très bien non plus.

- l'Hermès, glauque. Mais des billards, et ça, ça aide. Même si c'est parfois difficile de jouer, trop de monde.

- le New Delhi et le Cham's, j'aime un peu plus mais 90% de clients militaires et français. De tous les gabarits et les plus impressionnants sont les militaires originaires des îles. Imagines dans une boîte l'équipe de rugby des Fidji, de Samoa et de Nouvelle Zélande réunies ... Malgré mon 1,90 m, je me sens petit, en largeur et épaisseur, c'est sûr mais aussi parfois en hauteur ! Bizarrement, personne ne cherche la bagarre, tout le monde est gentil avec tout le monde.

- l'Oasis, ouais, en passant pour boire une bière avant de prendre la voiture pour rentrer, histoire de dire bonsoir aux copains qui finissent là ou qui continuent au Safari et en même temps dire bonsoir aux copines, anciennes serveuse du Golden.

- le Golden, mon préféré. C'est pas le plus neuf, le plus propre, le plus luxueux, le billard est usé, mais c'est le premier où je suis allé avec des copains et copines et celui qui est le point de passage si on veut se retrouver. Alors à force, on a est connus par la patronne, les serveuses, les filles et personne ne vient plus trop nous embêter ou nous proposer quoi que ce soit. Sûr que lorsqu'on y rentre avec un nouveau, de nous voir faire la bises à une vingtaine de filles éthiopiennes en majorité, de toutes les couleurs, de la plus belle à la plus belle, ça doit faire drôle... Et puis c'est une des seules où le français n'est pas toujours majoritaire. Et ça c'est plutôt bien. Des djiboutiens des éthiopiens, des asiatiques, j'y ai même retrouvé quelques fois une fonctionnaire à laquellle j'ai fait passer son Master 2 en ressources humaines.
 

Et bon, vous devez avoir compris entre les lignes, ces restaurants sont des boîtes, oui, je l'ai écrit je crois, mais des boîtes à militaires et marins avec tout ce que ça implique pour les filles qui y travaillent. Y en a qui sont entrées directement à l'hôpital, mâchoire cassée et multiples traumatismes. D'autres qui ne sont même pas entrées à l'hostau...

Deux emplois : celles qui sont derrière le bar ou qui servent en salle et celles qui retapent. 

J' y reviendrai vraisemblablement plus tard (Maline, Ju, ça ne m'a pas passé, j'adore ce mot !), dans un autre article, mais j'ai envie de faire plus. J'ai lu un roman qui s'appelle "Les nuits d'Addis Abeba", que m'a prêté E. ma jeune collègue. Je ferais bien un blog du même style sur les nuits de Djibouti. Y a matière !

Bon fini, pour ce catalogue, demain la première journée de Marie, avec plein de photos, celui là ....