IMPRESSIONS

Djibouti ville 2

Pour ne pas me laisser emporter par mes souvenirs, je vais aller immédiatement récupérer les photos.

 
Un tailleur, vous aviez deviné ?


 

Aussi décrépit que les véhicules utilisés ?




Je vous en avais déjà proposé une ...


 

Toute ressemblance ...




Les Caisses dont je vous parle dans l'article précédent : rien n'est djiboution. Tous est importé du Kenya ou des pays voisins.
Toutes les échoppes vendent à peu près les mêmes articles au même moment.
Selon arrivages




Une des plus belles maisons de Djibouti.

Elles sont rares celles qui sont entretenues et rénovées




Deux gosses qui ont voulu qu'on les prenne en photo




Charmantes, mais elle demanderont ensuite à être payées pour leurs poses.
Déjà le sens des affaires 

 

Le centre-ville de Djibouti n'est pas beau. Pas laid non plus, mais il manque d'entretien. Queques immeubles sont neufs quelques-uns sont normalement entretenus, mais la majorité est attaquée par le vent, le sable, le sel et semble plus tourné vers l'éboulement que vers l'avenir. Sans parler de la sécurité : l'Hôtel des Impôts, au centre du centre-ville, a disparu dans les flammes. Quoique : accident ? Les archives ont évidemment disparu avec et tout le monde sait que beaucoup de personnes influentes, même très influentes, même plus, ont pleuré hypocritement sur la perte de cet immeuble et de ce qu'il contenait.
Pourtant beaucoup de bâtiments sont intéressants. Bâtis par des yéménites, avec une influence des colons. Si le centre-ville était rénové et entretenu, nul doute que Djibouti serait agréable et attirerait les touristes. Mais ce n'est hélas pas le cas et souvent seul le rez de chaussée est présentable grâce aux magasins qui s'y trouvent et mieux vaut ne pas lever les yeux. De plus, non prévus à l'origine, les moteurs des climatisations et les tuyaux d'évacuation d'eau grêlent les façades. Sur les trottoirs, les générateurs ne participent pas à l'embellissement. Pourtant s'enfoncer dans les petites rues est un plaisir. Tout d'abord, parce qu'étroites, elles offrent souvent de l'ombre. Mais c'est surtout par la rencontre des gens que j'aime m'y promener.
Je ne referai pas la liste et un primo-arrivant ici ne partagera pas mon avis. Il sera harcelé gentiment par les enfants qui repèreront le touriste, les "mamans" avec le bébé qu'elles se refilent qui demanderont de l'argent pour acheter du lait (j'en connais une qui a cédé et est allée par mesure de précaution en acheter une boîte, et qui a vu la maman qui la croyait partie rapporter la boîte pour récupérer l'argent), par les "guides"...
J'aime voir ces gens vaquer à leurs affaires, les ânes tirer leurs charrettes (lorsqu'ils ne sont pas brutalisés), les livreurs avec les leurs, les gosses jouer en riant, un vie apparemment insouciante et heureuse. Incha’Allah, on a de quoi manger aujourd'hui, Allah nous aidera demain.

J'ai parlé des guides : j'en ai connu deux, dont je n'ai pas retenu le nom qu'ils nous ont donné, et qui était d'ailleurs certainement faux. Le premier nous aborde un des premiers soirs (le soir commence avec la nuit, vers 18 heures), alors que nous sortons de l'hôtel pour aller nous promener un peu, profiter de la relative fraîcheur, découvrir notre nouvelle ville et trouver un restaurant où manger. Il parle plutôt bien français, a une sale gueule mais ce n'est pas un délit, et nous raconte une histoire de grand-père qui a vécu en France, en Bretagne, de son amour de la France, tout en nous accompagnant. Il a un discours bien rôdé et nous pose aussi des questions sur notre arrivée ici. Il a bien sûr des filons pour une maison, des connaissances pour le personnel, sa femme d'ailleurs cherche à faire des ménages (elle n'a plus de travail, parce que ses patrons viennent de quitter Djib., bien sûr excuse de tous ceux qui se sont fait mettre à la porte) et, si je me souviens bien, nous quitte alors que nous trouvons où nous restaurer. Pas trop insistant quand même. Prudent. Et puis il réapparaîtra régulièrement à notre sortie de l'hôtel, même à des heures différentes, nous avons testé. Pas méchant, il nous emmène un soir dans des rues derrière le marché place Rimbaud, où nous ne retournerons que rarement. Il nous fait découvrir des marchands d'épices qui nous font un prix soit disant avantageux, nous présente à des marchands de trottoir, enfin joue son rôle. Mais tout doucement il demande : 500 Fdj pour s'acheter à boire, un paquet de cigarettes, 1000 Fdj pour acheter à boire, si je veux bien lui acheter de la bière, lui ne peux pas dans ce quartier musulman, il serait mal vu ...
Bon, à force, il nous indispose : plus moyen de faire un pas seuls. Je lui fais comprendre que bon, on l'a assez vu, qu'il est gentil mais que ça va bien, on ne va pas se faire guider pendant des mois. On se fâche un peu, mais il doit avoir d'autres clients en vue, il nous lâche les baskets. Peu de temps après même manège avec un type qui paraît jeune, un peu efféminé, fragile, timide même dans sa voix qu'on entend à peine. Pauvrement mais proprement et bien vêtu. Son grand-père qui habite à Brest, sa famille qui vit en France, sa femme à Djibouti, ses enfants, son amour de la France et des français, son désir de faire connaissance avec des français et de les aider à s'installer ... De nouveau un discours rôdé mais avec une autre personnalité, une autre manière de présenter les choses. Ça passe mieux avec Marie. Ça se finira un soir où, émue par ses discours et sa faim, Marie l'invite (à mon grand dam! Mais je suis bien élevé, je ne dis rien devant le mec) à manger avec nous.
Il hésite mais accepte. La tête des serveurs du restau ! Ils ne le laisseraient pas entrer si Marie n'intervenait en disant qu'il est avec nous.
On nous installe à une table, avec réticence. Les cartes arrivent, on choisit, Marie insiste pour qu'il prenne une pizza, pas qu'un verre d'eau, et on commande. Le gars regarde sa montre, est agité, mal à l'aise et finalement se décide à nous dire qu'il ne peut pas rester, que sa femme doit s'inquiéter, qu'il doit rentrer. Bon, mais sa pizza ? Oh, pas de problème, il va passer voir le pizzaiolo pour qu'il la lui mette dans une boîte et la mangera avec sa femme et ses enfants. On s'invlie et je le regarde partir après les au revoir et merci d'usage. Il se dirige bien vers le pizzaiolo, mais bizarement celui ci ne donne pas la pizza. Le garçon vient nous voir et nous explique : il a demandé au pizzaiolo de ne pas préparer la pizza et de lui donner la somme correspondante, mais de ne surtout rien nous dire. Par la fenêtre qui donne sur la rue, qui je vois ? Le gars avec ... je vous le donne en mille, notre premier guide, celui que nous avons éconduit en train, semble-t-il, de se disputer pour l'argent de la pizza. Je sors, bien remonté, près à distribuer des tartes à défaut de pizza à tout le monde, mais lorsque j'arrive dans la rue, plus personne.
Les serveurs du restaurant ont compris et jouent la vertu outragée. Ces gens ne sont pas fréquentables, ce sont des arnaqueurs, ils volent les français, … heureusement tout le monde n’est pas comme ça, ici, c’est une honte, ce ne sont pas de bons musulmans (ça me rappelle une anecdote avec Hassan, je vous raconte après). Bon, deux fois c’est bien, mais c’est fini. Plus de guide, plus de confiance sans connaissance approfondie d’abord. On ne nous y prendra plus.

Nous les rencontrerons régulièrement dans les rues, Djibouti ville est tellement petit. Le premier ne se défilera jamais. Il m'abordera même plusierus fois franchement pour me demander une cigarette, ou si j'ai trouvé une maison, si je prends sa  femme comme femme de ménage comme je l'ai promis (une mine, ça, tu l'as promis ! Utilisé souvent et pour tout et partout ici ! Si on les écoutait, on arrêterait pas de tenir des promesses jamais faites : moralité : ne jamais laisser des choses dans le vague pour avoir la paix, c'est considéré comme assentiment).

 

Bon, l'anecdote avec Hassan : nous parlions de Souad et des larcins qu'elle avait peut-être commis avant que Marie la renvoie.

Hassan me dit :  moi je suis un vrai musulman. Dans le Coran, il est écrit que tu ne dois pas voler, et je ne volerai jamais, vous pouvez avoir confiance !

Je lui réponds que dans le Coran, il m'a été rapporté que tromper les infidèles n'était pas pécher. Au contraire. Hors, nous sommes bien des infidèles, non ?

Pirouette, fin de la discussion, on n'y reviendra plus sous cette forme là. 

 

 

 

Bon je m'arrête là sur Djibouti ville, mais j'y reviendrai par ci par là, selon le sujet, pour parler de la gendarmerie, de la police des services de santé, de la propreté, de la circulation, des bus et taxis, de l'enseignement, de tout ce j'ai encore en tête mais que je n'ai pas encore écrit, et il y en a ..., des gens surtout. Tant que j'aurai des lecteurs ...
Juste une précision avant de clore cet article et de vous emmener en ballade dans le lac de lave : il y a en gros une route pour sortir de Djibouti : celle qui mène à l'Ethiopie, empruntée par les milliers de camions qui viennent du port et approvisionnent ce grand pays sans ouverture maritime. Elle se divise au niveau de la porte de la liberté en deux pour continuer d’un côté vers l’Ethiopie, de l’autre vers les villes du nord du Goubet, Tadjourah et Obock.
La Somalie est desservie par une piste.

 

 



05/05/2012
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