IMPRESSIONS

De Bahar Dar à Lalibella 2

Alors que le minibus progresse dans une côte, à la sortie d'un virage, gros bruit, arrêt. Crevaison.

C'est le désert, quelques cases au sommet de la colline, personne en vue. Tout le monde descend : constatation, c'est bien ça, la roue arrière droite est crevée. Evidemment pas de roue de secours. Merveille de la technologie en Ethiopie, coup de force même, quand on vient du  confetti Djibouti, le chauffeur prend son téléphone et appelle un mystérieux correspondant. Il ne présente aucun signe d'inquiétude. Il parle et raccroche. Toute réflexion faite, nous avons quand même de la chance, nous avons déjà parcouru beaucoup de kilomètres et c'est la première fois que ça nous arrive alors que les revêtements sont le plus souvent en cailloux. De plus, le paysage est grandiose : on se croirait en Afrique, ne manquent que les animaux sauvages (une réflexion que nous nous ferons souvent pendant le voyage, mais les territoires que nous traversons sont tous occupés par l'homme, alors...)


   

 

 Le virage fatidique et l'horizon, on dirait la savane

 

 


 

Maline au premier plan, des collègues de bus derrière

 

 

Un bus arrive, grands signes de bras, s'arrête, le chauffeur et son aide descendent, sortent une roue de secours et repartent. Pas de discussion vaine, c'est l'entraide entre les bus sur la piste. C'est lui que notre chauffeur a contacté plus tôt par téléphone. Ils semblent d'ailleurs toujours tous se connaître, ces gens de la piste. Ils se saluent à coup de klaxon, se font des signes, même s'ils semblent toujours à la limite de la compétition. On s'installe donc tous plus ou moins confortablement en plein soleil, cetaints profitent pour une pause pipi, et la réparation commence. Et se poursuit plutôt mal, car un des français rencontrés plus tôt coince la main du chauffeur dans la porte coulissante. Pouvais pas laisser faire le con ? L'équipe du bus sait faire ! Pas besoin de montrer ses connaissances. J'ai bien changé la roue de mon 4x4 de nuit, à 5 heures et demi en sortant de boîte ! Ils sont deux et habitués. Le pauvre chauffeur fait le tour du véhicule en jurant mais pas de colère, moi je te l'aurais envoyé pêter, le mec ! Marie s'y met et ils sont 4 ou 5 à soigner le doigt du chauffeur.

Au dessus du prochain virage, un village :

 

 

Juste le bout du toit de chaume

 

 

 

Derrière nous

 

 

Nous avons de la visite en provenance du village en haut de la colline (on dirait du Cabrel : La cabane au fond du jardin, Le village en haut de la colline) 

 

 

Une beauté !

 

Encore une des merveilles de l'Ethiopie : la beauté des femmes. Cette gamine est superbe. Je devrais être habitué, Maline et moi en connaissons beaucoup, des éthiopiennes, certaines sont nos amies pour autant que cela soit possible dans le contexte, mais je suis toujours stupéfait. Un visage aux traits réguliers, un port de tête fier, une attitude corporelle désinvolte mais toujous consciente de l'élégance, semble-t-il. Une apparition. 

Elle porte ses cahiers et livres d'école (... n'imaginez pas, vous seriez à côté, rien à voir avec ce que nous connaissons) et nous tourne autour. Je lui tends un abricot sec : recul, les chauffeurs interviennent et doivent dire : ça se mange! Elle prend mais n'ose goûter. Toujours le sourire, les yeux francs ne cachant rien de ce qu'elle pense et ressent. Curiosité, intérêt mais prudence. Ce qu'elle voudrait, je crois, c'est de l'eau.

Elle n'est pas seule :

 

 

La fratrie, ou les enfants du village ?

 

 

Cinq enfants, attirés par les blancs. Mais la curiosité est réciproque. Malheureusement la langue n'est pas commune, ils ne parlent ni français, ni anglais, nous essayons d'échanger par interprète interposé. Ca manque de spontanéité. Chacun sent que l'autre l'intéresse, mais comment faire ?

 


 

Et on repart ! Roue réparée, rencontre terminée, malheureusement, resteront des souvenirs, des impressions, des sentiments, des regrets, une nostalige de moments pas vécus ...

Je n'ai plus grand chose à raconter jusqu'à Lalibella. Mais des images, alors en attendant d'y arriver, une galerie de photos ?

 

Les kilomètres s'ajoutent aux kilomètres, les heures passent et les paysages défilent. Nous avalons la poussière et les images. En espérant que la prmière s'elèvera mais que les secondes se graveront définitivement et pas le contraire.

 

D'où vient-il et où va-t-il ? 


C'est la question que nous nous posons souvent à Djibouti, lorsque nous croisons des gens à pieds dans un désert de pierre ou de sable infinis ...






11/02/2011
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