IMPRESSIONS

De Bahar Dar à Lalibella

3 heures 15, debout chez les Roch. Toilette, rangement réveil des filles, on s'habille, il fait nuit, pas de petit déj. Klaxon dehors, on frappe à laporte le bus attend.

P... ! Quand on part en visite, sont toujours en retard ! Là, sont en avnace, on n'est pas prêts, ils vont réveiller tout l'hôtel, les cons. Les filles sortent en même temps que nous. On se traîne jusqu'à l'entrée de l'hôtel, un minibus attend. Il y a déjà du monde dedans. Un mec style body-builder de 1 m 60 est dehors à s'impatienter, l'air pas content, le toit est plein, on y rajoute nos sac, on s'entasse, moi je suis dans le coltard. C'est parti. Ben non, pas vraiment, on tourne dans les rues de Bahar Dar, on s'arrête une fois, on ramasse tiens ! Les deux jeunes qui ont fait la ballade en bateau avec nous. Ils montent. Ils ont passé une sale nuit : des rats dans le lit ! Oups, on a échappé à ça. Deuxième arrêt plus loin, puis un troisième, vont se décider les cons ? Merde, on sera jamais à Lalibella ce soir, d'autant qu'il faudra en trouver un autre plus loin ! (avec ce bus, on ne fait qu'une partie du trajet).

Dernier arrêt un peu déjà dans la banlieue. Evidemment, il fait noir, c'est glauque, du fric passe du mec baraqué au chauffeur qui lui en rend une partie. Le gros bras se penche dans le bus, attrape un truc sous les sièges, et se met en route. Ce devait être le rabatteur de clients, chargés de remplir la bus et d'encaisser le prix du trajet. Euh, je ne vous ai pas dit : ce qu'il a pris sous le siège, c'est son "bâton de marche". Un bout de fer à béton de forte section, en métal bien solide et bien lourd. Dissuasif pour ceux qui voudraient lui piquer le fric qu'il trimbale. Et il se promène avec comme moi je me promène avec mon bâton de marche. Impressionnant. Evidemment je n'ai pas pris de photo. Ensuite, avec le nuit et la bronchite, pas beaucoup de souvenirs. Somnolence, bruit, secousses. Distance avec la réalité. On roule, je ne me souviens de rien. De toute façon, il fait nuit. Il me semble que c'est pendant ce voyage qu'on s'arrête dans une montée sévère, pour un arrêt pipi, dans la forêt. Mais je ne suis pas certain. Je me souviens par contre qu'on s'arrête dans un village. Fin de la première partie du trajet.

Gashena. On y repassera au retour car c'est le croisement avec la route qui continue vers Weldiya, Dessie, Addis, et celle qui monte vers Lalibella.

On descend, nos sacs nous rejoignent, comme toujours le soleil est là, mais malgré les couches superposées, j'ai à peine chaud. Groupe de gens qui nous entourent, qui parlent, nous proposent quoi ? je n'entends pas, je ne comprends pas, je m'isole. Un grand mec qui se comporte comme un chef m'énerve. Julie et les deux jeunes, Maline, je crois et Marie s'en mêlent. Ça doit être pour la suite de l'étape. Tiens un gamin de 14 ans dans un uniforme jaune, on dirait ... j'ai l'impression d'un commissaire politique, ou quelque chose comme ça.

Le grand mec nous conduit vers une bâtisse de l'autre côté de la route. Je suis, mais je suis énervé, je le sens vraiment pas ce type, aucune confiance, il a un regard pas franc, je crains l'arnaque, et la fièvre aidant, je lui mettrais bien un pain ! Devant la bâtisse, des blancs assis sur des chaises. On se salue, trois français. Je vais m'asseoir par terre contre un poteau qui soutient l'avant toit. Rien à faire de ces mecs. Suis pas venu ici pour rencontrer des français. Les filles s'intallent avec eux, la conversation s'engage, vous venez d'où, vous êtes d'où, vous allez où, vous faites quoi ? Ça ne m'intéresse pas, je ne comprends de toute façon rien et ça me coûte trop de faire l'effort de communiquer. J'ouvre mon sac et je grignote du pain noir et des dattes, je crois en buvant de l'eau. Piètre petit déjeuner. Je regarde les jeunes femmes allant d'un bâtiment à l'autre portant des trucs. Elles sont belles malgré les vêtements usés qu'elles portent, plutôt utiles pour protéger du froid que pour être coquettes. Mais elles ont une fierté dans la démarche, une concentration dans ce qu'elles font ... Des militaires aux uniformes incomplets et un peu dépareillés se rassemblent, s'alignent sur celui de devant, sur celui d'à côté, on dirait de jeunes recrues inexpérimentées. Ils sont maladroits, essaient de marcher au pas mais ça ne donne rien, au contraire, ils s'emmêlent les pinceaux. Pas d'armes ou du moins je ne m'en souviens pas. Je ne comprends rien à l'organisation de ce village croisement de deux routes. J'ai l'impression de gens posés là par hasard, ces femmes qui bossent à déplacer des objets, ces militaires désorganisés, les hommes qui traînent sur le bord de la route, le jeune en jaune, notre groupe installé sur des chaises et qui discute, une juxtaposition anarchique de scènes qui continuent leur déroulement, indépendamment des autres, sans heurt et sans interaction. Surréaliste. La fièvre ?

Des va et vient entre le groupe et des hommes du bord de la route. La vie se réorganise. Des tractations. Un bus a été trouvé. Un dernier regard, même pas pris de photos. Dommage. Un nouveau bus, on s'installe, on repart, de nouveau le brouillard. Je me suis installé sur la banquette du fond et de nouveau trou noir...

Des paysages défilent de temps en temps je jette un oeil. Cette fois ci plein de photos. Marie ou moi. Aucune idée. 

 



Elle est un peu floue, prise en roulant,
mais elle montre bien un type d'habitat rencontré. 




22/01/2011
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