IMPRESSIONS

D'Addis à Bahar Dar(3)

Donc le bus s'est arrêté pour une pause pipi casse-croûte. Vous vous souvenez ? Vous suivez ? Heureusement que les 3 filles sont prévoyantes : amandes sèches, pain aux trois céréales, chips ... parce que mon Hamburger, je ne le verrai pas. Le bus klaxonne (mugissement de sirène). On range les sacs, on remonte, petits vendeurs à la sauvette à la porte du bus, même une gamine de 13-14 ans dedans qui vend des graines grillées et qui ne descendra qu'après que le bus aura fait ses manœuvres pour repartir. tout le monde se réinstalle sur son siège, le mari de la jeune mère sur son tabouret et c'est reparti. Les paysages défilent, les villages, les champs, les troupeaux de vaches, moutons, ânes et chevaux. Pourquoi des chevaux? Je n'en ai vu que rarement montés, jamais attelés. Les gens sont principalement à pied. Mystère. 

Dans les villages, toujours la même vie calme, les gens affairés ou pas, en tout cas pas agités pour un sous, les animaux et les groupes sur la voie, s'écartant lentement à l'arrivée du bus. Une certaine monotonie s'installe.

Assoupissement. Il faut souvent faire un effort et se dire quelle chance on a d'être an Afrique, en Ethiopie, pour garder l'oeil neuf. On s'habitue si vite. 

Et puis le bus tangue, s'agite, freine, accélère, regards par la fenêtre. de notre côté, des rochers. on a donc quitté le plateau et on s'enfonce. De l'autre côté ? Un gouffre ! Tout au fond un ruisseau ? Le Nil bleu.

Un dénivelé de 1000 m environs (j'ai vérifié et Julie aussi). Monstrueux, extraordinaire ! Le bus descend  de lacet en lacet sans donner l'impression de ralentir. Le frein électrique retentit sans arrêt Le "steward" fait passer les sacs en plastique au fond, faut dire qu'ils doivent un peu être chahutés. Comment va Maline, la malade des moyens de transport ? Ca a l'air de tenir. Elle a sûrement pris un cachet avant de partir. Je bénis les employés de ce matin qui nous ont octroyé sans que l'on demande quoi que ce soit des places au milieu du bus. devant ou derrière, ce n'aurait pas été aussi "confortable".

 

 

 

Bon, la photo, ça rend pas, mais c'était plus qu’impressionnant.

Une autre pour essayer de vous faire voir.


Vous voyez mieux ? Dites pas ça pour me faire plaisir !

 

En fait, il est difficile de voir le fond, sinon au loin. On descend des marches d'escalier, et au mieux on voit celle du dessous et celle d'après. Mais pas plus. En ça continue de descendre, le bus double tout ce qui se trouve devant, que la route soit goudronnée ou pas. Un article de presse del'année dernière me revient : "Accident de bus en Ethiopie : sur un axe mal entrenu, deux minibus faisaient la course. Un des chauffeurs, en doublant celui qui le précédait, a perdu le contrôle de son véhicule et a percuté un autre bus qui venait en sens inverse". Il y avait eu quelques morts, des moyens avaient été mis en place pour aller récupérer les corps et les blessés. Pas le moment de penser à ça, d'autant que nous ne sommes pas dans un minibus, mais dans un gros, bien lourd, bien rempli ...

Notre chauffeur ne fait pas la course avec les autres. Autre chose le motive. Il pointe en arrivant ? Il a une bouufe ou un ciné avec des potes ?

Bon on regarde de toutes nos mirettes les falaises de rochers, les petits villages dans les lacets, les gamins assis au bord de la route, voire sur la route, les arbres cactus ou les cactus arborescents ? tout est étrange, tout est beau et déconcertant. C'est ce que j'avais ressenti lorsque nous avions emménagé dans notre maison à Djib. : on vit normalement, on va au boulot, mais rien n'est normal par rapport à notre vie en Europe. Les oiseaux chantent, mais ce ne sont pas les mêmes. Les arbres, les plantes du jardin, les fleurs les insectes même, rien ne correspond. Comme chantait Moustaki "tout est pareil et pourtant rien n'est comme avant".

De virage en virage, bousculés, propulsés contre les voisin, toujours dans le bruit du frein électrique, du moteur qui ronfle, des pneus sur les pierres, on descend sans fin. c'est ce que je ressens, l'impression que ça ne s'arrêtera jamis.

Et pourtant, au détour d'un lacet, un bout de route droite, un pont, de l'eau. Le Nil bleu, enfin, appellation usurpée.  Blue Nil, faites vous donc une idée par vous même.

 

Alors, il est bleu?

 

LE NIL ! MYTHIQUE !

LA PREMIERE FOIS.

MIEUX QUE LA PREMIERE DU RHIN, DE LA TAMISE, DE LA SEINE...
L'eau va jusqu'à Le Caire, et quels paysages chargés d'histoire et d'histoires elle va traverser ...

Plus impressionnant que la Lorelei !!!

 

Alors, le bus, sans prévenir, s'arrête. Un type descend. Tiens, le chauffeur est un type consciencieux, il fait refroidir la machine et les freins ... Et accessoirement, après cette descente d'enfer, on va pouvoir prendre l'air, se détendre les jambes et le dos et discuter un peu avec Maline et Julie de ce qu'on vit.

Que nenni, le moteur ne s"éteint pas, première on re démarre. Crétin, chauffard, c'est avec nos vies que tu joues, enf... Rien à péter, le mec démarre, et au même rythme que la descente, entame la montée de l'autre versant pour que nous retrouvions 1000 mètres plus haut, sur le plateau entaillé au cours des millénaires par ce bon vieux Nil.

ET c'est reparti pour 4 heures de bus... Que vous dire que je ne vous ai déjà dit ? Les gens, les animaux, les villages, les plantes, les paysages ... L'Ethiopie en un émerveillement permanent (clin d'oeil à Maline, pour son concours de nouvelles de l'année dernière, et à Marie, et souvenir d'un week-end à la plage passé à lire et trier ces nouvellles).

 

Prochaine étape Bahar Dar, et première galerie de photos. Ça vous évitera beaucoup de lecture. Je vous ménage. 





27/11/2010
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